Rendre vie à un tableau pour percer les mystères de sa création
“Voilà quelques années que je tourne autour de l’idée de créer des spectacles courts à partir de tableaux célèbres, de créer une forme théâtrale légère et nomade adaptée à un art majeur. La compagnie Clarance propose de prolonger le rêve initié par les maîtres de la peinture, d'inviter au fantasme le spectateur en lui offrant la vie contenue dans l’œuvre. Partir de la fixité pour laisser les sujets du tableau reprendre leur liberté.
Grâce à la rencontre avec Camille Dugas, scénographe et comédienne, ce projet a pris une forme concrète. Mon intention est de sortir les chefs-d’œuvres des musées, de les faire vivre dans l’espace public. Mon désir est de restituer le feu de la création, l’instant précis de la vision du peintre, la vibration de l'éphémère. Je propose au spectateur de prendre le temps de vivre cet instant, de regarder l’œuvre autrement et, partant de cette nouvelle approche, de développer son imaginaire.“
Jean Grimaud, metteur en scène
Réveiller le tableau qui dort !
Le tintement d'une cloche débute le spectacle: il s’agit de réveiller un tableau qui dort ! Comme en réponse au fantasme du spectateur, un personnage bien vivant se substitue alors au tableau, c’est étrange et surprenant... Plus troublant encore, les sujet sortent de l’œuvre, s’incarnent, parlent, agissent, rient, pleurent, aiment, vivent.. intensément.Ce sont parfois des inconnus qui posent, parfois les amis du peintre, sa famille ou bien des modèles.
Et c’est soudain l’histoire du tableau et son siècle qui se révèlent au public.Les personnages ainsi libérés en profitent pour dire avec émotion et passion des choses importantes : on dit ce qui est essentiel quand on a été privé de la parole depuis si longtemps.
La cloche retentit à nouveau, comme la faux qui tombe sur l’épi de blé. Chaque chose reprend sa place : retour à l’éternité.
Une scénographie autonome, au plus près du public
“Autonome et léger, le dispositif théâtral permet de jouer également «hors-les-murs» (espace public, musée, établissement scolaire,..). Il a été créé pour un jeu au plus proche du public, pour créer de l'intimité entre l’œuvre et le spectateur qui est invité à voir avec l’œil de Caillebotte la scène prête à être peinte. Les spectateurs deviennent alors complices de la création qui va se dérouler sous leurs yeux.
Le décor reproduit à l'identique le tableau original, en trois dimensions.
Le cadrage ne montre qu'une partie des murs de l'espace représenté. Cependant, le peintre donne au public toutes les clefs pour comprendre le lieu et les enjeux de l'action : les moulures, la cheminée, le parquet, le dessin de la fenêtre, tout semble indiquer que nous sommes dans un appartement parisien bourgeois du XIXe siècle.
Au niveau de la dramaturgie, l'image la plus importante est celle de la vision de Caillebotte sur ces raboteurs : leurs positions, la lumière sur leurs corps dénudés la disposition des outils... La scénographie joue de l'importance du cadrage choisi par le peintre en ne proposant qu'un seul axe de vue cohérent sur le décor. En effet, la fenêtre, les murs et le parquet sont traités en fausse perspective, en trompe-l’œil, ce qui implique des points de vue très étranges quand on ne se situe pas exactement à la place du peintre.
La scénographie propose donc plusieurs angles de vue aux spectateurs qui peuvent en faire aisément le tour jusqu'à ce que la vision de Caillebotte devienne la leur. Avec la maniabilité de ce type de dispositif nous proposons de nouveaux projets autour d'autres œuvres célèbres, selon vos envies et vos demandes.“
Camille Dugas, scénographe
Informations techniques
- Equipe : 4 comédiens et un administrateur
- Espace minimum de jeu : 50 m2 L. min. : 7 m et l. min. : 7 m
- Volume du décor démonté : 0,72 m3 L. min. : 1,5 m ; H. min. : 1,2 m ; P. min. : 0,4 m
- Montage et démontage du décor : 2 personnes de l'équipe / 1 heure